Terceira, Açores
Je suis arrivé le 30 avril pour préparer Jayana à notre grand voyage en famille. Mon rôle est d’inspecter chaque système et de s’assurer que Jayana est prête à reprendre la mer. Il n’y a pas de marge d’erreur car dès qu’on quitte la marina, on se retrouve en haute mer et la seule porte de sortie possible se trouve à Sao Miguel, qu’on croise après une quinzaine d’heures de navigation. Pour me compliquer la tâche de préparation, il n’y a pas de magasin de pièces de bateau ici: il faut rafistoler au lieu de réparer.
Mes trouvailles en vrac:
– plusieurs cordages sont abimés par une préparation inadéquate de la part de notre responsable local et trois ans à encaisser les assaults du vent et du soleil. J’ai dû en renverser certain et trouver des solutions pour des réparation de fortune pour d’autres
– la transmission ne s’engage plus, ce qui empêche Jayana d’avancer à moteur. Après plusieurs jours d’échanges avec des techniciens en Europe et en Floride, j’ai réussi à retrouver la marche avant en pivotant manuellement le pied moteur dans l’axe du bateau. Mais la marche arrière ne fonctionne pas.
- – les cabestans remplis de sable ont nécessités 10h d’entretien
- – certains systèmes ont fonctionné sur premier coup: panneaux solaires, électronique, électricité
- – d’autre sont hors d’usage: water maker, A/C,
- – Les autres ont eu besoin (de beaucoup) d’amour: émetteur AIS, propulseur d’étrave, pompe de douche, génératrice, moteur.
Les préparatifs
Le 7 mai, j’accueille mon ami Benoit Villeneuve à l’aéroport. Quelques mois auparavant, lors d’un souper à la maison, Benoit m’avait offert son aide quand il a su que je partais au mois de mai. Ça comblait un vide dans son agenda entre ses formations nautiques et le début de sa saison de voile sur son voilier Mora Mora. J’ai saisi l’occasion car avoir un équipier expérimenté était la meilleure façon d’amorcer notre voyage après 3 ans sans faire de voile.
Avec son aide et quelques jours de dur labeur, Jayana retrouve son allure d’antan, parée de sa garde-robe de voiles et des toiles pour abriter le cockpit. Chaque jour apporte son lot de frénésie pour approvisionner le bateau et revoir le matériel de sécurité pour s’assurer que tout est paré au départ. En tant que férus de météo que nous sommes tous les deux, une partie de chaque jour était consacré à discuter de notre fenêtre de départ. La situation sur l’Atlantique est claire: nous sommes engagés dans une course contre la montre pour quitter les Açores le 10 mai car le vent contraire qui soufflait de l’Europe vont s’estomper pendant deux jours et nous permettre de partir. Il faut faire vite car un front d’orage avec de gros vents va suivre, puis deux grosses dépressions vont s’abattre de Terceira avec des conditions infernales (40 noeuds de vent, vagues de 5 mètres) pour Jayana. Si on manque cette fenêtre météo, la prochaine est dans plus de 10 jours.
Un faux départ
Le jour du départ, nous allons aviser Paulo, le maitre du port. Il nous annonce une mauvaise nouvelle: les autorités douanières nous empêchent de quitter Terceira car ils veulent nous charger une taxe supplémentaire. Je suis furieux car voilà des mois que je tente de régulariser la situation étrange dans laquelle je me retrouve: à cause des restrictions de voyage dûes au COVID, Jayana a dépassé d’un an son séjour hors taxe en zone euro. Les douanes sont restées muettes à toutes mes requêtes pendant des mois et voilà qu’elle m’empêche de partir au dernier moment. Il n’est pas question que je reste cloué à Terceira pendant 10 jours. Je prend la voiture et je me rends à ville principale de l’île, Angra di Heroismo, pour rencontrer les officiers au douanes. Il faut dire que je suis une légende dans ces bureaux. Un mois plus tôt, lors de mon précédant voyage, mes baggages ont été interceptés dans une autre île (Sao Miguel) et plusieurs officiers de Terceira ont tenté, en vain, de faire avancer le dossier. J’ai dû régler tout directement avec Sao Miguel et un agent de douane spécialisé. Mon histoire a fait le tour de l’île et les douaniers de Terceira se confondait en excuses la semaine dernière pour tout le désagrément que leurs collègues m’avaient causés.
On m’explique que le matin même, le grand patron a refusé d’autoriser mon départ, prétextant que je n’avais pas donné 20 jours de préavis. Je ne peux le rencontrer car il est en formation à Sao Miguel et aucun autre officier n’a l’autorité sur mon départ. Heureusement, j’avais documenté mes tentatives de régulariser ma situation depuis le mois de janvier et il appert qu’une personne n’a vraisemblablement pas fait son boulot. Je suis reparti avec une promesse qu’on allait tout faire pour mettre mon dossier en priorité. Deux heures plus tard. Senior Nuno m’a appelé pour me dire que je pouvais quitter l’esprit tranquille. On me laissait partir sans formalités ou frais supplémentaires. Soulagement.
Ça nous prend deux heures pour préparer le bateau à appareiller. La joie et le soulagement de quitter notre quai est de courte durée. À peine 5 minutes plus tard, la transmission nous lâche et nous étions «dead in the water» dans la zone portuaire. Une certaine panique s’empare de moi car si je ne fait rien, Jayana s’échouera sur les roches et c’est terminé pour notre année de voilier en famille. Heureusement qu’il n’y a pas de vent alors j’ai du temps pour trouver une solution. Les quelques essais à forcer la transmission à s’engager sont infructueux. Benoit privilégie de mouiller l’ancre en attendant de trouver une solution. De mon côté, je crois être capable de tenter une manoeuvre de remorquage. Je descend l’annexe, passe une amarre sur l’avant de Jayana et tracte ma grosse baleine inerte de 10.5 tonnes. Le moteur Tohatsu de 20 forces toussote parfois, n’ayant pas eu le temps de se réchauffer après 3 ans d’inaction, mais il opère.
Comme c’était en fin de journée, il n’y avait plus d’employés pour nous porter assistance à la marina. J’essaie de visualiser la manoeuvre d’approche: le quai en avant, le brise-lame à droite, le haut fond à gauche, pivot de 300 degrés à la dernière minute. Il n’a pas de place pour manoeuvrer et c’est une approche compliquée en temps normal. Comble de malheur, le voilier arrivé quelques heures plus tôt était en train de se déplacer pour prendre la place à quai que je venais de libérer. Quand ils lèvent les yeux et réalisent que je reviens pour m’amarrer, quelques voix s’élèvent et tous les marins disponibles se préparent notre arrivée. Certains pour protéger leur bateaux, d’autres pour prendre nos amarres.
À une encablure du quai, j’ordonne à Benoit de braquer la barre à tribord toute, puis de s’afférer aux amarres. Avec le dinghy à la renverse, je freine et pivote Jayana en le rapprochant du quai et l’ancre frôle le bateau devant. Je vois avec soulagement que l’amarre arrière est au quai et que des bras gèrent l’arrière du bateau. J’essaie d’aller dépanner à l’avant, mais je ne suis d’aucune utilité. C’est la solidarité des gens qui a terminé cette manoeuvre avec succès et sans aucun dommages. J’arrive sur les quais livide et en état de choc. J’ai les entrailles nouées d’angoisse. Benoit me félicite et semble impressionné, des gens veulent en savoir plus mais je me retire, ayant épuisé toutes mes énergies.
Je ne peux m’empêcher d’être déçu: nous avons manqué notre fenêtre météo, le bateau n’est pas fiable est organiser la visite d’un technicien spécialisé de la compagnie ZF sera un cauchemar. Le pire, c’est que le temps précieux de Benoît sera gaspillé et je me voyais devoir traverser l’Atlantique seul.
La nuit porte conseil
Le lendemain matin, je ne peux m’empêcher de penser à la défaillance de la transmission de la veille pour comprendre pourquoi le pied avait fonctionné, mais seulement quelques minutes. Au réveil de Benoit, je lui présente ma théorie: je crois que le pas d’hélice crée une force latérale suffisante pour induire une rotation du pied moteur. Lorsque l’angle par rapport au bateau est plus grand que 0, le système entre en mode erreur et nous perdons la propulsion.
Dès que je me mets au travail, je trouve effectivement le pied avec un angle de 2 degrés sur tribord: ça concorde avec le sens de rotation de mon hélice. Quelques minutes plus tard, après avoir aligné manuellement le pied à nouveau, je suis capable de reprendre contrôle de la transmission. Aussitôt, je demande à Benoit de se mettre à la météo pendant que j’invente un dispositif pour fixer le pied moteur en place avec une clé à molette et un tournevis plaqué contre une parois pour empêcher la rotation du pied.
Le verdict de Benoit est encourageant: ça passe encore mais on doit faire vite. Je vais voir Paulo pour lui dire qu’on repart en mer et je lui montre la photo de ma «réparation». Il reste perplexe et soucieux pour nous… Il sort son téléphone et me révèle qu’un lampion est allumé dans sa maison pour que Dieu veille à notre voyage. Sur Facebook, notre ancienne équipière Hélène me dit avoir parlé de notre voyage à son groupe de prières. Avec tout le malheur qui s’abat sur nous, j’ai besoin d’un petit coup de pouce du destin…
À 14h, nous quittons la marina et je suis en hyper-vigilance sur chaque vrombissement de moteur. Les vagues se fracassent sur le brise-lame et je ne veux pas que Jayana s’y échoue. Si une situation d’urgence se présente, le plan est de déployer notre voile d’avant, le génois. Heureusement, ma réparation de fortune tient et le moteur reste opérationnel. Alors que je m’affaire à la grande voile vérifier et corriger certains problèmes avec nos cordages pour les prises de ris qui serve à réduire la voilure, je vis un mélange d’émotion: le soulagement de pouvoir enfin partir mais aussi l’angoisse de prendre la haute mer. J’ai tellement travaillé à préparer Jayana que j’ai négligé le plus important: ma préparation psychologique…
La traversée
Jour 2
Allô mon amour,
On s’apprête à prendre un nouveau fichier météo alors j’en profite pour te donner quelques nouvelles. Entre le départ de Terceira et hier soir, je n’étais vraiment pas bien. J’avais toujours une sensibilité au ventre comme un début de mal de mer, qui s’aggravait quand j’entrais dans le bateau. Je n’étais pas fonctionnel dans la cuisine et par chance que pour Benoit, tout se passait bien. J’arrivais à manger, même si le goût n’y était pas vraiment. J’ai même pris un médicament pour le mal d’estomac et une Gravol pour essayer de survivre. C’est la première fois que ça m’arrive!
Les vagues étaient grosses, le bateau était au près et on gîtait vraiment beaucoup. Avec deux ris dans la grande voile et une partie du génois enroulé, on filait à 8 noeuds en moyenne. On a croisé quelques cargo et j’aurais bien échangé ma place pour retrouver une certaine stabilité.
Côté réparations, j’ai dû arranger l’annexe car un des cordages latéral qui la tient en place a cédé. J’en ai profité pour gonfler les boudins qui étaient trop mous. J’ai aussi dû changer la courroie dans le moteur, la vieille a failli prendre en feu tellement elle glissait et se désagrégeait.
Vers minuit, nous sommes sortis de notre système de près et de gros vent. La zone où l’on se trouve maintenant nous offre un 10-15 noeuds de vent debout (en face). On peine à progresser à 5 noeuds avec le moteur contre vagues et vents. Selon les prévisions météo, la dépression qui nous suit devrait modifier le vent et nous permettre de repartir à la voile dans les prochains 24h. Ce sera ensuite une course car si nous ne sommes pas assez rapide, on aura des chances de se retrouver dans le coeur de la dépression avec 35-40 noeuds de vent.
Hier soir, en allant sur le pont, je me suis blessé au pouce droit. Il a coincé entre le hatch et le bateau et en retirant ma main, j’ai déchiré l’ongle à peu près au milieu sur les 3/4 de la largeur. Ça saignait abondamment alors la priorité était de compresser le tout et favoriser la coagulation. Tantôt après ma douche (la 1ère depuis 4 jours!), je vais inspecter plus en détails ma blessure. Ca me limite un peu ce matin, j’espère que ca se replacera rapidement…
J’espère que tout se déroule bien pour toi et pour les enfants. J’ai vraiment hâte de vous retrouver pour vivre des moments de bonheur car en ce moment, c’est beaucoup de sacrifices et d’investissements. Je vous aime beaucoup,
Jour 4
Allô mon amour,
J’ai eu une belle surprise ce matin avec les message des garçons. Je ne m’y attendait pas et j’en ai eu les larmes de bonheur lorsque j’ai lu ce qu’ils m’avaient écrit. Wow, je suis tellement privilégié…
Claude avait raison, après les premiers 48 heures de près et de grosses vagues, c’était les derniers 36 heures qu’on redoutait le plus. L’énorme dépression qui s’abat sur les Açores nous affecte alors qu’on est 600 miles plus loin. Le plan des derniers jours était de faire route le plus vite possible pour créer de la distance et ça semble avoir fonctionner. Le vent commence tranquillement à réduire alors le pire doit être dernière nous. On a eu les vents prévus (25-26 noeuds), mais pas les rafales à 35. C’est peut-être le fruit de la protection de ton ange qui s’étend sur nous…
Les vagues sont aussi ce qu’on s’attendait, soit environ 2 mètres. On a eu une superbe journée ensoleillée, le soleil vient à peine de se voiler sous une couche de nuages dans la dernière heure. Pour l’instant, nous n’avons eu aucun bris significatif alors ça nous donne confiance pour la suite. La météo devrait être assez clémente jusqu’à Gibraltar et notre arrivée là-bas se fera dans des conditions idéales considérant que je suis handicapé avec le moteur.
Alors que je t’écrivais, un poisson avait ferré sur mon calmar, mais on va tellement vite (9-10 noeuds) que je ne pouvais pas ralentir le bateau assez vite avant que la ligne ne se rompe. C’était la première touche depuis qu’on est parti. Je crois qu’à partir de demain, nos chances à la pêche seront vraiment meilleures.
Jour 5
Ce matin, c’est le bonheur ici… Enfin une journée que le vent ne soulève pas les embruns. On peut passer une journée sans être transis par l’humidité. Je n’avais plus de pantalons longs secs, c’était dégueulasse à chaque fois que j’enfilais mes vêtements après une sieste. Même les draps sont humides… Si la climatisation était fonctionnelle, j’aurais pu chauffer l’intérieur du bateau et améliorer notre sort, mais je ne connais pas l’origine de la panne de ce système.
La mer est calme, le vent est établi à 12 noeuds et on file à 7-8 noeuds. J’ai fabriqué mon premier leurre ce matin avec le matériel que j’avais acheté à Maël. Ça m’a permis de voir comment on doit s’y prendre. Je ne sais pas si mon leurre va être efficace, je t’en redonnerai des nouvelles. Tu diras aux enfants que j’ai amélioré mon calmar chanceux et je pêche en ce moment avec les deux. J’espére faire connaitre la pêche à bord à Benoît, il ne connait pas cet aspect de naviguer.
Pour l’éclipse de la lune, on a pris un message de Nancy qui nous en parlais au même moment qu’on changeait de quart. J’avais filmé de belles séquences à la pleine lune et quand Benoît est sorti, c’était noir de jais dehors, ça faisait peur. Comme il y avait un peu de nuages, il n’y avait pas d’étoiles alors c’est comme si on avait éteint la lumière et on ne voyais absolument rien, même pas les vagues. Benoit était à la barre à ce moment là et il a dit que ça a duré pratiquement 1:30 et la pleine lune est revenue par la suite.
Benoit est émerveillé par le bateau, les commodités, les performances, l’espace, les aménagements. Il est toujours heureux, d’action et vraiment agréable comme équipier. Depuis que je me sens mieux, je peux cuisiner à ma façon et il se régale de mes recettes. Il a l’habitude de bien manger sur son bateau à l’ancre, mais il apprécie beaucoup la qualité des repas en traversée sur Jayana… 🙂
Jour 6
Ici, c’est une nouvelle journée ensoleillée qui s’offre à nous. Nous entrons dans le détroit de Gibraltar et la circulation maritime est vraiment impressionnante. Lors de notre premier voyage, nous étions resté sur les côtes de l’Algarve et je n’avais pas trop porté attention à la quantité de cargo qui passe ici. Normalement, l’AIS fonctionne et tu devrais voir tous les cargos qui m’entourent à l’aide de MarineTraffic. Vous allez voir qu’ils utilisent des voies, une pour entrer et l’autre pour sortir de Gibraltar. Je dois traverser cette route maritime dans quelques heures pour me rapprocher de la côte. Comme je navigue à 6 noeuds et eux entre 12 et 18, je vais me sentir comme une grenouille qui traverse une autoroute!
Le prochain danger que je pourrais rencontrer est une horde d’épaulards qui apparemment, prennent plaisir à endommager le gouvernail des bateaux qui passent près d’eux. L’entrée de Gibraltar est vaste et la probabilité que je les rencontre est très petite, mais c’est quand même intéressant de savoir que ça existe et que d’autres voiliers ont été touchés.
Hier soir, j’ai fait un repas absolument fabuleux: des poitrines de poulet farcies au kale, fromage à la crème et tomates séchées. J’avais frotté mon kale avec du jus de lime et j’ai saupoudré un mélange d’épices italiennes. J’ai servi avec un risotto aux champignons et vin blanc. Benoit n’en revient pas de la qualité de la cuisine à bord de Jayana. Bien manger est important pour lui, mais je viens d’élever ses standards en traversée d’un cran! LOL
Mon pouce commence à se réparer. Il est encore engourdi à cause de l’ongle fissuré et la flexion demeure un peu douloureuse. Je peux le laisser à l’air libre pour favoriser la cicatrisation et je suis les instructions que tu m’as envoyé: bain de 20 minutes à l’eau salée, nettoyage et crème antibiotique.
Notre arrivée à Gibraltar ne s’est pas faite sans encombres. Alors que les trois modèles de prévisions météos que j’utilise indiquaient de faibles vent pour passer le détroit de Gibraltar, c’est plutôt 20-25 noeuds de vent debout qui m’ont accueillis. Notre arrivée a coïncidé avec l’inversion du courant, et le moteur à plein régime peinait à faire avancer Jayana à 4 noeuds contre les éléments. Quelques heures plus tard, le courant s’est inversé et le vent a monté en puissance et c’est des vagues déferlantes qui frappaient la coque contre des coups de canon. Heureusement que le courant nous portait car nous n’avancions qu’à 2 noeuds.
Dans ce combat, le cable anti-torsion du Code 0 n’a pas résisté. Le haut de la voile s’est déployé et mis à claquer au vent. J’ai gagné quelques minutes en ajoutant quelques tours sur l’emmagasineur mais le combat était perdu d’avance. Le seul moyen de préserver la voile était de la descendre sur le pont et la rentrer dans le bateau. Pour cette manoeuvre, je devais être posté à l’étrave pendant que celle-ci plongeait dans les vagues en m’aspergeant allègrement d’eau salée.
Après cet épisode, le vent a progressivement diminué et notre approche finale sur Gibraltar s’est réalisé dans des conditions parfaites: soleil, sans vents. Je savais que l’aventure n’était pas complète sans un dernier moment d’anxiété: celui d’entrer dans une marina sans marche arrière pour se freiner. Heureusement que nous avions un comité d’accueil et les responsables de la marina nous ont assigné un quai de superyacht facile d’accès. Notre arrivée était parfaite pour conclure le premier chapitre des nouvelles aventures de Jayana.
2 Commentaires
Commentaire par Hélène P
Hélène P 22 mai 2022 at 7:52 pm
OULALA OUFFFF….OUFFF! Cher Sylvain ton histoire de vie avec La belle Grande Jayana, ton intelligence, ta réflexion et ton partage écrit me font frémir.
Je continue à vous mentionner dans mes intentions de prières 🙏 afin que ta précieuse famille te rejoigne en toute sécurité à tes côtés.
Au plaisir de vous revoir dans ce prochain voyage . Je vous aime xx
Commentaire par Bourget
Bourget 3 juin 2022 at 6:46 pm
Hey Capitaine qu’elle sont les dernières nouvelles, j’ose croire que tout va bien de ton coté. Souda & les enfants s’ennuis de toi et hâte de te revoir….!!
Prend soins de toi mon grand…!!
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