Pendant la nuit, Sounda a été incommodée par les odeurs de fumée émanant de la cuisine. Elle n’a pas vraiment dormi et n’avait pas trop bonne mine à son réveil…
Après un déjeuner tipico (riz avec fèves, oeufs et bananes plantains), nous nous rendons au lieu d’embarquement. Après quelques formalités, nous attendons les autres passagers avant de partir: une mère et sa fille.
Puis, c’est une pirogue que nous remonterons une rivière en direction du village de Yorkin, où vivent environ 300 âmes, à la frontière du Panama. Ils cultivent et vendent des bananes, cacaos et plantains, mais pour l’essentiel, leur vie est coupée du reste du monde. Ce fut une véritable aventure de remonter la rivière pour se rendre jusqu’à eux…
En route, nous apprenons que le paternel de la famille qui nous accueille est décédé il y a seulement deux mois. Ils sont toujours dans le deuil et ce n’est que plus tard que nous mesurerons vraiment l’ampleur de leur perte. À notre arrivée, il n’y a pas d’eau au village. Il y a quelqu’un qui réparera le problème dans les prochaines heures. Il y avait à l’agenda plusieurs activités, mais elles sont toutes remises au lendemain sauf une: une balade dans la forêt qui nous amène jusqu’à une jolie chute du côté du Panama. Au retour, nous aurons beaucoup de plaisir à nous baigner dans la rivière et en particulier nous laisser descendre dans le fort courant de la rivière.
Lors du souper, notre famille d’accueil est plutôt silencieuse. Nous occupons la table au centre de la hutte et ils sont disposés en périphérie… On peut ressentir la douleur qui les habite, car ils ont perdu leur père, leur visionnaire. C’est lui qui, il y a une dizaine d’années, qui s’est dit qu’il fallait faire autre chose que cultiver des bananes et du cacao. Il préférait être avec les gens, alors il investit massivement pour accueillir des touristes dans ce coin perdu du Costa Rica. Son pari a fonctionné et Yorkin est maintenant une des étapes les plus appréciées dans les circuits tout inclus fréquentés par les francophones. Malheureusement, un cancer l’a emporté trop vite…
Le lendemain, le programme est chargé: session de tir à l’arc traditionnel, transformation du cacao en chocolat, visite des jardins familiaux et balade au village. Ce fut une belle journée avec beaucoup de beaux moments non seulement avec notre famille d’accueil, mais aussi avec les deux Suissesses allemandes qui nous accompagnent. Le départ a été très émouvant, avec quelques larmes qui ont roulé. Nous serions restés quelques jours de plus dans cette communauté, dont la vie est plutôt difficile en étant isolée de toute civilisation.
Pour nous, ce sera la dernière étape de notre voyage. Après avoir passé trois mois en Amérique centrale, dont deux au Costa Rica, il est temps de rentrer au bercail, à Montréal. Parents et amis ont bien hâte de nous revoir et ce sera l’occasion de reprendre le dessus sur notre vie mondaine, avant de s’envoler à nouveau vers l’Europe pour retrouver Jayana…
Le processus de création du chocolat
Il faut cueillir le fruit du cacao. Lorsqu’il est mur, il devient jaune, rouge ou mauve…
Lorsqu’on ouvre le fruit, l’intérieur est rempli de grosses graines garnies de pulpe blanchâtre. La pulpe est sucrée et succulente, avec un goût qui s’apparente à celui des litchis.
Après une fermentation de 4 jours, les grains sont séchés, rôtis, et écrasés.
L’enveloppe est séparée des grains par cette technique de filtration.
Les grains sont ensuite broyés en purée.
Voici la purée de cacao pure, avec toute l’huile que contient la graine. Le goût est plutôt amer à cette étape-ci.
Avec un peu de lait condensé, le goût est complètement transformé et c’est littéralement décadent avec une banane fraîchement cueillie…
Le village de Yorkin
Les images qui suivent ont été prises dans le village de Yorkin ou à proximité
Une classe de l’école
Un pont qui enjambe la rivière pour se rendre du côté du Panama, où habite certaines familles
Séance de lavage de linge dans la rivière
Place centrale dans le village
Où sommes-nous au Costa Rica?
